Beaucoup le savent déjà, et encore plus nombreux sont celles et ceux, qui feignent de ne pas le savoir, et qui pourtant, s’accommodent fort aisément de cette belle ignorance. Oui, cette formule de début, chère à Stephane De Groodt est très tendance, et ce n’est pas Vence Adzimahe qui me démentirait.
Déjà un autre, me diriez-vous ? Lorsqu’on a bravé WORDPRESS, pour relooker son blog, on en garde une certaine adrénaline qui vous pousse à l’alimenter.Ce que donc, nous devrions savoir et arrêter d’ignorer, revenant à l’objet de mon insurrection dans votre journée d’aujourd’hui, c’est que la démocratie, devenue si chère à nos cœurs est une coquille aussi vide qu’un reste d’œuf de dinosaure, qui doit sans doute exister dans un musée.
Ce vocable, clamé et réclamé à cors et à cris dans le monde entier, fut jadis, dépositaire d’une noble mission : le service du Peuple. Ses inventeurs étaient soucieux du bien-être commun et avaient compris, que le pouvoir devait appartenir au Peuple qui l’exercerait – d’une manière ou d’une autre – pour son propre service. Ce fut un idéal, motivé alors, par le souci de construire une communauté égalitaire, qui préserverait à la fois, la liberté de chacun et la liberté de tous. Le vivre-ensemble était pour eux une nécessité, qui ne saurait s’exempter de l’exercice d’un pouvoir sain et noble, dépourvu de toute forme d’oppression. Il appartiendrait au Peuple, de se choisir ses règles de conduite et ses dirigeants, et à ceux-ci de ne point s’éloigner de leur mission de « service » du bien-être commun.
Hélas, ce fut sans compter avec la nature ambiguë du Pouvoir, son caractère auto-conservateur, et sa propension à la domination, et bien-sûr, sa faculté à se trouver les motivations et les justifications pour donner du sens à son fonctionnement.
Des peuples se sont choisi des Rois, qui ont estimé ensuite que leur pouvoir était de droit divin, ils se sont choisi des Prêtres, qui après se sont eux-mêmes, substitués à Dieu, puis ils ont créé la redoutable caste des « Hommes politiques ». Ces derniers brandissent hardiment les termes de mission, service, vocation pour ne servir réellement que le pouvoir en soi, celui qui domine, qui exploite, qui se conserve. La démocratie est donc en fait cet oeuf duquel on attend l’éclosion d’un joli petit poussin mais qui ne donne que toujours un vilain petit canard – irruption d’une métaphore de basse-cour-.
Hélas encore, nous sommes nombreux à la réclamer, en Afrique surtout et plus exagérément depuis les années 90. Nous avons confiance en la forme primaire de la Démocratie : le gouvernement du Peuple par le Peuple et pour le Peuple, un masque en vrai, qui cache un gouvernement du Peuple par le Pouvoir et pour le Pouvoir. Pour nous, les « élections » nous permettent de choisir nous-mêmes ceux qui nous dirigent, sur la base de leurs promesses de nous servir et des arguments qu’ils ont ardemment utilisés à nous convaincre de cela. Les élections passées, l’exercice de cette autorité et de ce pouvoir confié à nos dirigeants élus, nous montre toujours autre chose, sans aucune exception.
Le piège avec la démocratie, est qu’elle a en face deux formes de vie sociale encore plus effrayantes : la Dictature et l’Anarchie.
En attendant, l’avènement d’une nouvelle forme d’organisation de nos sociétés, ce en quoi je ne crois guère, sauf si nous pourrions espérer qu’un jour nous puissions élire des dirigeants politiques réellement inspirés de Dieu, nobles, justes et droits - l’autre gageure - 2015 au Togo, nous apportera des élections présidentielles.
Le choix pour moi devra porter entre la transcendance et les traditions. J’avoue, transcendance et traditions, ça fait chic et sérieux et c’est sans doute le lot de toute élection. Mais parlons-en !
En 2015, mes bien-aimés lecteurs, nous serons face à un choix. Déterminant, impactant, inutile, nécessaire, ordinaire, peu importe ! C’est un rendez-vous fixé par la Constitution Togolaise en son Article 59 (Merci BIZITECH), un rendez-vous qui s’impose à l’exercice de notre ‘démocratie’ qui exige le renouvellement du mandat octroyé à nos dirigeants, le premier en l’occurrence.
Il est rare au Togo, ne nous voilons pas la face, que ce rendez-vous, soit des plus ordinaires.
Si ce n’est pas le lieu de parler de tous ceux-qui d’une manière ou d’une autre, manipulent les circonstances et les consciences pour troubler la période en question, je nous exhorte cependant, à considérer l’indispensable notion de ‘paix’ qui doit motiver nos actes et nos paroles. Au-dessus de tout attachement politique, partisan par essence, doit prévaloir l’attachement à la patrie qui doit transcender nos choix et transparaître de nos décisions.
Transcender, oui voilà, le mot est lâché. Que devons-nous transcender en 2015 ? Je vous le dis en deux paragraphes !
1- Transcender l’incompétence assumée de notre opposition politique qui peine à se construire une opinion commune, sur la base d’une vision commune, de la mise en moyens de stratégies communes, transcender les lacunes affirmées de ses candidats à la Présidence (FABRE – APEVON – ADJAMAGBO – AGBEYOME – OLYMPIO – BODJONA - TAAMA - OLYMPIO ?) et prendre le risque d’une alternance voulue 'obligatoire’, au détriment des conséquences que cela peut porter. On ne fera pas de débat là-dessus !
2- Transcender le procès fait à notre actuel Président du fait de son nom et de son héritage politique, de son appartenance ethnique, des griefs liés à l’administration qui l’a précédé parce que dirigée à l’époque par son Père, transcender les controverses de 2005 et tous les éléments à charge contre lui et ne considérer que son action et les preuves de sa gestion productive – n’ayons pas peur des mots- du pouvoir, au risque d’une continuité déterminante, également au détriment des conséquences que cela peut porter. On ne fera pas de débat là-dessus.
Nos traditions électorales nous les connaissons: Deux choix de vote, opposition et parti au pouvoir ! Bien avant les élections l’opposition dénonce toujours une « machine à fraude » supposée ou avérée ? Je n’en sais rien. Mais nous observons toujours le schéma suivant, à force il est même devenu interminable :
ELECTIONS → PROCLAMATION DES RÉSULTATS → CONTESTATIONS → CRISES → DIALOGUE → ELECTIONS
Ces traditions nous pouvons les respecter autant que celle de la « prise de la pierre » en pays Guin –c’est la période -, mais elles ne sont pas les traditions les plus redoutables. Celles qui prédominent depuis la colonisation et nos indépendances de ‘papier’, sont ces traditions qui assurent au pays du Colon, l’exploitation de nos ressources par l’inféodation de nos autorités politiques quelles qu’elles soient. Pour nous, si nous ne le savions pas, maintenant nous le savons, elles sont les plus nocives, quand elles garantissent pourtant la qualité de vie qui prévaut dans le pays colonisateur, nourrie par des mécanismes tels les prochains APE (Accords de Partenariat Economique) au détriment de nos qualités de vie en Afrique.
Et même, qui sommes-nous, sinon juste des Africains pas plus que dignes de la Famine, du Sida et d’Ebola ?
La démocratie occidentale a besoin de se nourrir de la misère en Afrique. Elle n’a pas le choix ! Elle a l’obligation de garantir le Droit, la Liberté et la Justice en occident, fut-ce au prix de l’injustice, de l’oppression et de la pauvreté en Afrique et ailleurs.
Bref ne nous fâchons pas avec ces sujets délicats qui révoltent plus d’un dont moi-même!
En 2015, nous ferons un choix. Qu’il soit motivé par notre intelligence et non nos émotions. Que dans ce choix, durant cette période, préséance soit donnée à la sauvegarde de la Patrie. N’attendons rien de notre classe politique. Elle est trop embourbée dans des calculs plus ou moins honnêtes, pour exaucer nos vœux d’un pouvoir et d’une autorité juste et sans taches.
Soumettons les circonstances de 2015 à l’Autorité Divine en faisant le pari que tout sera fait selon sa Sainte Volonté. Les procédés et les contingences peuvent nous paraître difficiles et inacceptables, jusqu’au moment où nous les regardons avec l’œil transcendant de Dieu.
Voilà, en 2015 mes chers compatriotes, transcendons ! Ainsi soit-il !