1
Après le coucher du soleil,
Dans la paix intense jaillie de la pénombre,
Mon esprit s'évade des volets de ma fenêtre,
Vers ceux des voisins qui se ferment,
Pour confiner leurs êtres à l'intérieur des maisons.
...
Le soleil est parti laissant pourtant sa lueur sur la lune,
Qui éclaire et les étoiles avec elle scintillent dans le ciel.
Un vent furieux souffle dans le frémissement des branches,
Qui se balancent en harmonie pour offrir au soir,
La chorégraphie de leur balancement et la musique que,
Leurs étreintes avec le vent créent dans les craquelures.
...
L'herbe au sol se noie dans le dégel et la pluie.
Elle aspire à satiété les eaux de ruissellement,
Qui courent au sol dans de longs filets pressés,
Pour tenter d'étancher la soif de la terre qui renaît de l'hiver et de la glace.
Elle se renouvelle.
2
Les nuages de l'hiver s'éloignent,
Ceux de la pluie s'amoncellent et couvrent le ciel de leurs manteaux sombres,
Et les canards de retour de voyage croassent dans des chants langoureux qui annoncent le retour de la vie.
Enfin.
...
Nous voici impuissants face au cours du temps,
Face au soleil qui se lève et se couche dans sa marche immobile,
Sa trajectoire unique et inamovible.
…
Pourtant orgueilleux, nous défions la nature,
Nous la combattons sans cesse sans nous rendre compte du gouffre qu'ainsi nous creusons à nos pieds,
Et notre humanité s'épuise à ses combats inutiles et vains.
3
L'univers restera inflexible et nous subsistera.
Tant que l'amour que nous attendons de la vie,
Nous ne serons pas capables de le donner à la vie.
Soupir.
Lovejoyce.