Avez-vous été vaccinés? Moi non. J’ai refusé de me laisser inoculer ce produit qui annihile tout sens moral et toute conscience de la vertu. Les hommes politiques se construisent trop souvent dans le déni du sens commun. C’est ainsi que leurs paroles se contredisent, leurs actes se contrecarrent et on assiste trop souvent à ces spectacles de gens sans honte qui avancent sur les cadavres de pauvres gens qui n’ont rien demandé que de vivre ensemble, en paix et en harmonie.

L’homo politicus est un être particulier qui a un rapport conflictuel avec la vérité et une ligne de conduite à donner le torticolis à un contorsionniste. Il joue de la crédulité des populations pour ne servir que son nombril. Il ne se regarde que dans le miroir aux alouettes que lui présentent des larbins à genoux. Face à l’histoire, il choisit souvent la voie mal pavée des intérêts immédiats qui exigent de lui de s’accrocher au pouvoir envers et contre tout. Il a des excuses aplaties par le poids du mensonge, que tentent de rehausser des phrases solennelles qu’il prononce sans gêne. Cas de force majeure, l’homme propose dieu dispose, si ce que je fais est bon que dieu me laisse continuer, Le FÂ a choisi etc….

Le vaccin contre la honte est un principe actif très virulent. Dès qu’on vous l’injecte, vous oubliez toute forme de bon sens. Vous prenez des malfrats pour des saints, des hypocrites pour prophètes, des zigotos pour ambassadeurs, des pantins pour héros etc… En pénétrant votre corps en effet, le principe actif du vaccin contre la honte cautérise les neurones qui génèrent la réflexion objective et active celles du déni de soi-même et surtout des autres. Parce qu’auparavant vous étiez mus par le sens du service aux autres et désormais vous ne pensez plus qu’à vous servir. Avant vous vouliez vous battre pour les plus vulnérables, et là vous préférez les faire battre lorsqu’ils demandent la liberté et la justice.

Le pouvoir c’est grisant. À des gens sans aucune hauteur il leur fait croire qu’ils sont des géants qu’aucun David ne saurait atteindre, et d’ailleurs aucune fronde populaire ne saurait faire frémir. À des gens que la dignité a quitté à cause de leur parcours bâti sur la malveillance et aux côtés de ceux qui ont détruit la vie de nombreuses personnes, le pouvoir leur fait penser et dire sans honte qu’ils sont les messies attendus. À des gens qui ne sauraient l’ouvrir lorsqu’il est question de l’intérêt commun parce qu’ils n’ont aucune vraie vision de la vie sociale, l’envie du pouvoir leur donne des ailes et, Icare, ils iront certainement se brûler leurs ailes de cire.

Sachez voler au-dessus de ces nids de coucouillons et cherchez en tout temps la Virtù pour être de ceux qui accomplissent de grandes choses et non de ceux qui font les grands crimes. Pour ce faire le sens de la honte est nécessaire; pour vous arrêter lorsque vous fléchissez, pour vous indiquer la sortie du labyrinthe de compromissions qui sont le lot des milieux de pouvoirs, pour vous montrer où placer le curseur de vos actes entre bien et mal.

Alors chaque matin vous regarderez dans votre miroir et vous ne baisserez pas les yeux. Parce que celui que vous y verrez sait avoir honte. Car sa propre conscience est un juge intraitable, les gens vulnérables qui veulent être conduits par des leaders responsables sont un jury intransigeant, l’histoire demeure certainement un procureur sévère en tout temps. Voilà.

À vous de faire maintenant ce qu’il faut.