J’ai eu mon premier vrai emploi à 18 ans ; à une époque où le travail était une nécessité pour différentes raisons et dans des conditions de pauvreté réelle. J’ai fait l’entretien et le recruteur ne voulait pas me prendre me trouvant trop jeune, avis auquel j’ai opposé la mention de leur annonce dans la presse demandant d’être jeune, dynamique et disponible.
Puis j’ai demandé à rencontrer le directeur général. L’audace ? Je ne peux vous dire, mais je me souviens très bien encore de l’ambiance froide à cause de la climatisation à fond dans le bureau de Monsieur Félix Edoh Kossi Aménouvé, alors directeur de la Société de Gestion et d’Intermédiation du Togo (terriblement vôtre). Je ne peux vous dire lequel de mes arguments l’a convaincu de me donner ma chance, mais je parie qu’il a été sensible à mon envie d’apprendre sur le tas et à ma déception à propos des constantes grèves sur le campus universitaire de Lomé.
Tout compte fait, je suis ainsi entré sur le marché de travail ce jour-là et j’ai commencé à égrener le CV que j’ai aujourd’hui. Entre autres...
Pourquoi je vous parle de cela ? Parce qu’au bout de 24 années à travailler, je suis arrivé à la conclusion que l’employé est meilleur s’il est mû par son enthousiasme au travail, plutôt que par la pression du rendement, ou l’angoisse de perdre son emploi. Sans pour autant m’avancer sur des théories que seuls des sociologues du travail et des responsables de ressources humaines expérimentés sont autorisés à faire, je souhaite vous entretenir sur cette faculté nommée « enthousiasme » que le dictionnaire Robert définit en ces termes :
Enthousiasme : nom masculin
Délire sacré, inspiration divine ou extraordinaire. — État d'inspiration exaltée.
Émotion vive portant à admirer. Il a parlé du film avec enthousiasme.
Émotion se traduisant par une excitation joyeuse. ➙ Allégresse, joie.
Lorsque j’ai fini par m’inscrire résolument comme un acteur du secteur de la communication et du marketing, j’ai touché à différents domaines, accompagnant des clients et des projets divers, avec l’envie de gagner et certainement d’évoluer sur le plan professionnel. Secteur en constante évolution, je me suis appliqué à rester à jour des techniques et des outils, tout en gardant cette passion traditionnelle du beau, du bien et de l’efficace, qui ont poussé les inventeurs de la communication à développer ce beau métier. Combien de biographies lues et combien de contenus absorbés sur les McCann, Ogilvy et Publicis de ce monde ? Combien de campagnes décortiquées et combien de communicants influents n’avons-nous pas cherché à suivre dans une envie de faire ce qu’il faut, comme il faut ?
Puis un jour, chemin faisant, j’ai décidé que je ne travaillerai que pour des missions, sociales, politiques ; parce que le commercial ne correspondait plus autant à mes valeurs. Je voulais travailler pour des causes. Aujourd’hui, je travaille pour une grande cause! Celle de la réussite éducative, et j’ai de l’enthousiasme chaque matin pour ce travail, convaincu de prendre part à quelque chose de grand, tant j’ai conscience que nous travaillons fort pour accompagner les prochaines générations à réussir. Quelle belle mission ! J’ai envie de dire que tout le monde devrait faire ça, mais oui tout le monde le fait, en tant que parents, aînés, ou contributeurs de tous ces secteurs connexes à l’éducation, à la vie collective en société.
En même temps, je dois le reconnaître, le réseau où je travaille est super stimulant, avec ces talents et ces différentes personnalités qui se complètent si richement. Hier soir j’ai pris conscience que le mot-clé qui définit mon envie de travailler est : enthousiasme.
Et si malgré que je sois si proche de la retraite, que je ne dirais pas non à une belle retraite pour découvrir d'autres passions, je me réveille chaque matin avec l’envie de travailler pour cette cause, qu'il m'arrive maintenant de dire à mes collègues que j'ai besoin d'adrénaline et de rush, alors chaque employeur devrait avoir le souci de susciter l’enthousiasme chez son employé.
C’est aussi efficace qu’un bon salaire et des primes ; sinon plus !
Voilà c’était ma minute RH !