Je sais que ça fait longtemps que je n'ai pas écrit ici. Ne dites rien je le sais bien. Que vous n'êtes pas très contents de moi; vous les rares personnes qui daignez encore me lire sur ce blog. À défaut de connaître le succès avec mes écrits ici je me suis résigné à croire que je parlais dans le vide, comme un prophète pestiféré qui râle son message dans le désert à en perdre la soif, tellement sa bouche desséchée a perdu conscience de la désaltération. La langue rêche a tant langui après l'eau qu'elle a perdu la mémoire. Je me suis résigné. Pour tout. Pour toutes choses. À espérer en vain la paix, la peine est devenue mon alter égo. À espérer en vain l'amour, la mort est devenue la condition sine qua non de mon répit. À espérer en vain le repos, le réveil permanent est devenu le rêve où je reste debout sans faillir, les yeux alertes sans fléchir.
Je le sais. Je ne vous ai pas manqués. Je ne manque a personne. Qui manque à qui de toutes les façons dans cette vie ou des impolis d'algorithmes vous torturent sans cesse et sans repos? Nous vivons avec des robots qui ne se fatiguent jamais. Des calculs mathématiques qui ne connaissent ni la nuit, ni la fin de semaine, aucune notion du congé, de la journée fériée, encore moins des vacances. Ces algorithmes nous épient, nous espionnent, font feu de tout bois et proposent des solutions pour des problèmes auxquels nous n'avons pas encore eu le temps de penser. Des voyous. Sans scrupules ! Tapis au fond de nos téléphones connectés, drapés parfois comme des cookies ils anticipent nos besoins, et bavardent sur nous dans notre dos, sans qu'on ait mot à dire. C'est eux qui impulsent le rythme de nos vies ces foutus algorithmes. C'est le festival permanent sans trompettistes, mais avec des calculs trompeurs qui vous poussent à la dépense sans cesse, même pas rassasiés de faire de l'argent avec vos données sans votre consentement.
Vous toussez à côté ? Publication d'une vidéo de médicaments contre la toux, rappel de vos vaccins anti COVID. Vous avez parlé de célibat en confessant à votre ami dans un chuchotement, que vous venez d'être largué par celle que vous croyiez être la dernière ? Avalanche de publications sur des dizaines d'applications de rencontre qui vous promettent monts et merveilles sans que de toutes les façons vous n'y rencontriez quelque mont de Vénus pour y poser vos lèvres palpitantes. Gare à vous si lors d'une réunion de travail vous avez parlé de vos prochaines vacances, en voilà des destinations de rêves auxquelles vos portefeuilles n'oseraient penser. Vous avez dit Portefeuille! Voici Visa, MasterCard, AmEx et j'en passe.
Les algorithmes ne respectent rien. Ils sont mandatés pour vous pousser à la dépense pour enrichir Bezos, Zuckerberg et autres Musk sans pitié, mais avec plus de cent milliards de dollars de chiffres d'affaires. Aucune espèce de considération pour votre modeste condition, votre essoufflement à arriver vaille que vaille au bout de vos factures mensuelles sans compter vos hypothèques et prêts auto. L'impolitesse sans bornes des algorithmes les pousse à s'immiscer dans nos vies plates et a nous détruire le moral déjà sous les talons. Vous rêvez de plus de possession, de plus d'argent? Chaque voiture plus belle que l'autre, chaque vêtement à porter absolument pour se rendre à chaque destination? Une vie d'envies permanentes. La faute à ces calculs qui ne laissent échapper aucune décimale d'information. Des additions, des multiplications, des soustractions de vos maigres comptes d'employés, des divisions des économies que vous n'avez pas.
L'impolitesse des algorithmes est sans commune mesure. Nous vivons une époque de dingues. Tout est calculé à notre insu pour nous rendre la vie insupportable ; insurmontable.
Bonsoir c'est l'heure d'aller à la cage aux sports! 5$ vous est offert sur chaque achat de la bière blanche 1664 pour un achat de 15$ et plus. Parce que j'ai dit que la Paulaner était la meilleure bière blanche au monde. Paulaner ? Montréal-Franckfort tous frais compris 3000$...
Je n'ai pas les 3000$ mais j'ai trouvé un 20$ pour boire la 1664 depuis un comptoir où je vous ai écrit tout ceci. Saloperies d'algorithmes...