
1.
Tout ce temps ils t’ont fait du tort et tu as encaissé,
Te disant que c’était ton sort; que cela allait passer.
Et pendant toutes ces années la peine s’est accumulée,
Et malgré tous tes efforts elle refusait de s’en aller.
2.
À force tu t’es endurci, tu n’as pas appris à être heureux.
La peur au ventre, tu es pourtant resté généreux,
Sachant bien au fond de toi, qu’une âme a besoin d’amour.
Et si tu en donnes sans compter, toi tu n’y crois plus; pour toujours.

3.
Ton cœur est fermé comme un ciel d’orage la nuit.
Et il y pleut sans que personne n’en entende le bruit.
Tu fais l’effort de t’adapter sans réussir à t’accepter,
Tous autour semblent jouir de la vie, toi excepté.
4.
Tu n’en veux quand même à personne mis à part toi.
Dans ton corps si gras et si grand, ton âme est à l’étroit.
Tous sans ménagement t’accusent pour ce qui t’arrive;
Ils disent que c’est toi-même qui de l’amour te prive.
5.
Tu n’as juste jamais appris à aimer et à être aimé,
Pour avoir été indésirable bien avant d’être né.
À ceux qui t’accusent tu leur demandes pardon,
De ne savoir que croire à un inévitable abandon.

6.
Qu’à force d’être détesté tu ne te sais que détestable;
Que malgré tes efforts toi et tout ton être, êtes instables;
Qu’en vérité tu ne sais que faire de cette situation indicible;
Qu’en toi-même tu es convaincu que « t’aimer » est inadmissible.
7.
Tout ce temps ils t’ont fait du tort et tu as encaissé.
Qu’à ton âge tu n’es rien d’autre qu’un animal blessé;
Vers qui on tend la main pour essayer de le sauver,
Mais qui mord toutes ces mains et refuse d’être aidé.