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Que faisait la police chez lui? Que venaient-ils chercher? Quand la police trouve votre adresse et débarque pour poser des questions ce n’est jamais une formalité. Lawrence pensa à son comptable qui l’aidait à cacher certains revenus aux impôts, il pensa à une bagarre le week-end d’avant, il se demanda même si ce n’était pas lié à son cousin qui n’arrêtait pas de tremper dans plusieurs trafics. Il était loin de se douter du sujet pour lequel les deux inspecteurs étaient chez lui.
- On peut parler dehors svp? J’ai de la visite en ce moment je ne voudrais pas l’inquiéter. Leur dit-il. De quelle police êtes-vous déjà svp? Reprit-il
- De la Police criminelle monsieur, tança vertement Aristide Alcagar.
Ils s’avancèrent ensemble vers le stationnement en face de la maison, un peu à l’écart. La confusion dans la tête de Lawrence était totale.
- Possédez-vous une villa au bord de mer dans le quartier des tourterelles?
Les yeux de Lawrence sortirent de leurs orbites, son cœur s’arrêta de battre et son souffle se coupa. En essayant d’avaler sa salive et reprendre ses esprits, sa pomme d’Adam fit un aller-retour de bas vers le haut si brusque, qu’il donna une forte impression de culpabilité à l’inspecteur Clément Kitoglou qui observait ses réactions à la loupe.
- Veuillez nous suivre au poste pour un entretien précis svp! Lança-t-il à Lawrence.
- Que se passe-t-il à ma villa inspecteur? Je l’ai louée à un client hier soir? Qu’y a-t-il demanda celui-ci tout paniqué.
- Nous avons plusieurs éléments qui déterminent visiblement un crime, vous en saurez plus au poste s’il vous plait. En répondant à Lawrence il fixa durement son collègue comme pour lui intimer l’ordre de ne rien révéler à ce dernier.
- Un crime? Quel genre de crime? Dois-je prévenir mon avocat? Demanda Lawrence en essayant de se contenir tant bien que mal.
- Pas besoin, discussion de routine, à moins que vous ayez des choses à vous reprocher, ce serait votre droit le plus absolu.
Lawrence songea un instant à John, aux filles. De quoi parlent ces inspecteurs? Un crime? Comment ça un crime? Il en saura plus en allant au poste de police. Il pensa à Adèle. Son souffle se coupa à nouveau. Est-il arrivé quelque chose de grave à son fiancé? Il décida de chasser les idées noires tout en restant inquiet. Comment cela serait autrement? Il soupira.
- Je vais chercher une veste et je vous suis.
En ouvrant, la porte de son appartement, il se racla la gorge pour se donner une contenance face à Adèle qui était toujours là, assise dans le canapé, attendant son amie Florence comme elle le lui avait annoncé. Il ne pouvait absolument pas lui dire qu’il avait déposé son fiancé avec deux hôtesses de son club dans une villa privée. Il ne pouvait rien lui dire pour l’instant, il n’en savait pas plus de toutes les façons à propos du crime dont parlaient les policiers. Il prit sa veste et lui annonça qu’il sortait juste un moment.
- Je fais une petite course je reviens dit-il à Adèle.
- Si Florence arrive, je t’appelle avant de partir. Tu nous retrouves pour manger en ville?
- Certainement. On se tient au courant.
En sortant rejoindre les deux officiers de police, son cœur battait encore. Il craignait le pire et il avait du mal à chasser les idées noires de son esprit.
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Florence venait de raccrocher avec Adèle qui lui a donné l’adresse de l’appartement de son cousin où elle se trouvait. En redémarrant du centre-ville où elle était pour aller rejoindre son amie, elle se mit à penser à l’amour. Ce sentiment maudit en somme se dit-elle; fait de larmes de douleur autant que de charme et de douceur. Elle se réjouit de ne pas éprouver ce sentiment et de ne pas être prise entre pleurs et rires, sexe et chicanes. Elle se contentait de sexe à l’occasion, avec de charmants messieurs qu’elle prenait soin de choisir à l’occasion. L’amour c’est pour les autres. Elle n’avait pas la tête à ça et surtout pas le cœur. Elle s’était frottée à ce sentiment avec son amour du collège Éric Capeau. Sa jalousie maladive, son complexe constant de la perdre, ses crises d’angoisse suivies de crises de nerfs qu’il justifiait chaque fois par le fait que sa mère étant morte quand il était petit, son manque de confiance en l’affection féminine parce que cela lui faisait craindre constamment qu’il allait finir par la perdre, était justifié. Florence avait fini par se lasser. Elle avait besoin d’un homme pas d’un enfant. Son instinct maternel pour les hommes s’arrêtait à leur laisser sa jolie poitrine, pas plus loin se dit-elle en souriant.
Pourtant elle aimait l’amour des autres, les péripéties qu’ils vivaient, les hauts et les bas. Elle avait grand plaisir à s’impliquer personnellement pour régler leurs problèmes, tout comme pour leur tenir la chandelle pendant qu’ils jouaient les tourtereaux. Elle plongeait alors dans le plaisir de l’amour; par procuration. Limiter les dégâts, se prémunir contre le chagrin, se faire plaisir à l’occasion, sans prise de tête. Elle pensait un moment qu’Adèle avait trouvé l’amour dans une relation sans prise de tête. Quelque chose de rare. Mais elle s’en est lassée. La monotonie a tué le sentiment, c’était si parfait que toute saveur s’en est évaporée. L’ennui est l’ennemi de l’amour. Il instaure une torpeur qui éteint ce mouvement palpitant de vie qui fait frémir les corps et unit les cœurs. John avait commis l’erreur d’enfermer son amoureuse dans une bulle sécurisée et fade. Ses excellentes qualités d’amant ont même été estompées par tout le reste de temps pendant lequel rien n’épiçait la vie d’Adèle. Elle avait tout et paradoxalement manquait de tout. Florence n’avait rien, pas d’amoureux, pas de bulle sécurisée, pas de riche fiancé et elle ne manquait de rien. Elle avait même le temps de courir au secours de son amie et de son prince.
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En se garant à côté de la Mercedes de son amie Inès, Maitre Hogarth eut le regard attiré vers un monsieur brouillon, une chemise mal boutonnée couvrait à peine son torse. Il avait l’air très mal réveillé, les cheveux ébouriffés, barbe du matin, le regard vide. Pourtant son allure parut familière à Lydia. Elle ferma les yeux comme pour fouiller dans ses souvenirs pour retrouver celui que lui rappelait cette allure familière. Elle ne chercha pas longtemps. John-Arthur Vitus, des entreprises Armada. « Oh purée » se dit-elle! Que se passe-t-il? Elle rejoignit son amie et lui fit la bise. Inès Deauville ne perdait pas de temps.
- On a besoin de tes services de spécialiste en criminologie.
À suivre.
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Suspense suspense…. ??
C’est vraiment un plaisir de te lire.
Mille merci ??!