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Sur les pas d’Adèle (21)

Lawrence était dans tous ses états. Le ciel lui était tombé sur la tête. Sonia et Rita avaient une mission : s’occuper de John comme un prince. Mourir n’en faisait pas partie. Comment cela est-il arrivé. Ce John, ce richissime monsieur, distingué, très épris apparemment d’ailleurs de sa cousine Adèle… qu’est ce qui lui est passé par la tête pour qu’il égorge ces pauvres filles. Il pensa alors aux pilules qu’il avait fait glisser dans son verre pour le stimuler. C’était juste un Atotéliprane, petite molécule pour stimuler l’euphorie et la libido. Juste histoire qu’il soit dans l’ambiance c’est tout. Ce n’était pas la première fois qu’il en donnait à des clients fortunés auxquels, il voulait donner le goût de Monaco façon Lawrence. Il n’a jamais eu de problèmes. Au contraire! Les filles s’en tiraient avec de gros pourboires et lui il gagnait des gens d’affaires pour toutes sortes de choses. Cette fois-ci c’est le drame absolu.

Il va être impliqué dans une affaire très sombre de double meurtre. Son nom, le nom de son club seront mêlés à une histoire sordide. La Police va fouiller dans ses affaires. Qui fréquentait la villa? Pourquoi des clients de son club et ses employées se retrouvaient là-bas? Va-t-il être accusé de complicité? Il se mit à réfléchir rapidement pour trouver une histoire plausible qui le sortirait du pétrin. Il doit parler à Tony.

La tête prise entre ses deux mains, il soupirait fortement chaque trente secondes, incapable de gérer l’intensité de son émotion et de sa panique actuelles. Quel est ce merdier dans lequel il s’est mis? Il leva les yeux et tomba sur le regard dédaigneux du policier qui était chargé de le surveiller pendant que les autres inspecteurs sont allés il ne savait où. Tiens les revoilà.

  • « Veuillez nous suivre svp Monsieur Germanopoulos, le commissaire veut vous parler » avança un des inspecteurs.
  • « Me parler de quoi? » Demanda Lawrence en se levant pour les suivre.
  • « Vous le serez bien assez tôt. » lui répondit l’autre.

Florence et Adèle venaient de s’asseoir à la table où l’une des hôtesses du restaurant les avait conduites. Elles enlevèrent mécaniquement à l’unisson leurs lunettes et s’ajustèrent les cheveux. Un truc de femme sûrement. Elles se regardèrent puis sourirent. Elles s’aimaient comme des sœurs et ne se cachaient rien. Florence comprit que c’était le moment de parler.

  • Comment ça va ma chérie? Tu as le regard triste…
  • Un coup de fatigue certainement j’ai à peine dormi la nuit dernière
  • Ah oui? Tu es allée danser dans le club de ton cousin?
  • Si seulement j’avais pu… C’était pourtant ce que j’avais prévu mais hélas tout a été bouleversé

Florence se redressa dans son siège.

  • Ah oui?

Adèle hésita.

  • « Que s’est-il passé? » insista Florence.
  • J’ai retrouvé John au club avec deux filles
  • Comment ça deux filles?
  • Des aguicheuses employées du club, Lawrence était avec eux. C’est lui que j’ai rejoint et John était là. Lawrence ne savait rien de nous deux.
  • Et? Il s’est passé quoi? Vous vous êtes parlés?
  • Non… Je me suis enfuie… il m’a suivie, je me suis engouffrée dans un taxi et il m’a fait faire le tour de la ville avant de me déposer à la maison.

Florence sourit légèrement. Elle avait senti la pincée de jalousie dans le récit d’Adèle. Elle l’aimait encore mais refusait de se l’avouer. Beaucoup de gens cherchent souvent à cacher leurs sentiments et y arrivent très difficilement. Ce sont des émotions logées dans l’âme et qui échappent au contrôle de la pensée. Les gestes, le regard, l’inflexion de la voix laissent apparaître nos sentiments au détriment de la volonté et de la contrainte de l’esprit, qui cherche à les camoufler pour diverses raisons. On se convainc soi-même de ne pas avoir de sentiments mais notre corps réagit inversement. On se ment même des fois, on minimise l’attirance qu’on ressent pour l’autre, le souci qu’on en a, l’attachement qu’on développe. On se réfugie alors dans des idées et conclusions qui nous aident à empêcher le sentiment de grandir.

Pour Florence c’était évident qu’Adèle était encore amoureuse de John. Elle relança son amie.

  • Tu as des nouvelles?
  • Non je n’ai pas cherché à en avoir
  • C’est toi qu’il est venu chercher tu le sais? Où est-il en ce moment?
  • Je n’en sais rien… je préfère rentrer chez moi
  • Tu ne t’inquiètes pas un peu pour lui?
  • C’est un grand garçon il n’a besoin de rien ni de personne.

La serveuse les interrompit :

  • Alors mesdames vous avez choisi?

À suivre.

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1 commentaire

  1. Où puis-je me procurer de l’Atotéliprane? Je pense en avoir besoin en ce moment…???
    Pour le surplus, merci d’attiser notre désir de savoir…#suspens suspens… et si John était en fait un psychopathe qui se découvre grâce ou à cause du comprimé d’Atotéliprane… ??

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