Le silence des aubergines c’est comme le silence des agneaux, mais en version végétarienne. Pas une trilogie mais un emporté trois pièces. Ce billet parle de silence et d’alimentation, mais avant, d’une année qui finit. Une année qui arrive, que nous célébrons, comme pour conjurer les mauvais sorts, les bilans de l’année qui s’en va n’étant pas toujours élogieux.
Silence, mangez des aubergines !
Byebye 2014.
On ne se rend véritablement compte de l’année qui s’écoule que lorsqu’elle arrive à sa fin. Entre bilans et résolutions, l’être humain se débat à ce moment-là, comme un diable, enfermé dans un décompte du temps qui n’est réellement de sa responsabilité, puisque ne sachant de toutes façons pas quand, ce décompte s’arrêtera, pour eux, ou même pour tout le monde. Ce temps, ce calendrier nous a été légué par l’histoire et les théories sont nombreuses. C’est d’ailleurs le propre des théories, de se multiplier.
Ainsi donc, entre nouvel an romain, chinois, juif, chrétien, musulman, Guin et que sais-je encore, il me semble que la nouvelle année véritable, devrait commencer à chacun de nos anniversaires. Comme ça au moins il n’est pas question de faire plusieurs bilans dans l’année n’est-ce pas ? Déjà j’en fais toujours deux : un la veille de mon anniversaire et l’autre la veille du nouvel an. Dites-vous donc, que si je devais respecter mes traditions, j’en ferais un en Septembre avec les Guins, et si en même temps je vivais à Guanxou (CHINE), bah ça me ferait un autre la veille du nouvel-an chinois.
Trop de bilans doivent bien tuer le bilan.
La réalité de cette année finissante, cette année administrative, appelons-la ainsi et soyons réalistes, est très loin des bilans extasiants que nous trouvons sur les statuts et profils divers. Faites un tour sur les réseaux sociaux, puisque c’est de cela qu’il s’agit. C’est à croire que dans ce monde, virtuel, tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil. Bienvenue à Bisounours city !
Cette année 2014 qui tire sa révérence, comme d’ailleurs toutes celles qui l’ont précédée, a été riche en expériences et en rencontres. Pour tout le monde ! C’est le lot de chaque vie. A chacun d’en tirer les leçons qui s’imposent et de remercier grand-mère la Chance ou le Bon Dieu – c’est selon- pour les plaisirs obtenus, partagés ou assouvis en cachette !
Pour moi, elle fut riche en engagements divers, sur les plans professionnels, personnels, relationnels etc…
De tous mes engagements de 2014, celui que je retiens, est sans hésitation mon engagement pour le végétarisme. Parce qu’il marque un tournant dans ma vie et dans celle des autres. Désormais, pour inviter Lovejoyce il faut prévoir obligatoirement du poisson ou des œufs et si vous lisez ce billet après minuit de la nuit du 31 Décembre 2014 au 1er Janvier 2015, stop, ne prévoyez que des aubergines ou des champignons !
Végétalisme, le préquel !
Si cette décision d’éviter de manger la viande a choqué beaucoup de gens autour de moi, ce qu’ils ignorent est que je suis moi-même le premier surpris par cette disposition que j’ai prise et que jusque-là je respecte sans le moindre effort, ni la moindre contrainte. C’est dans la Bible, précisément au Chapitre 1er du livre de la Genèse que je fus interloqué par le verset 29 :
« Et Dieu dit : Voici je vous donne toute herbe portant de la semence et qui est à la surface de toute la terre, et tout arbre ayant en lui du fruit d’arbre et portant de la semence : ce sera votre nourriture. »
Le verset 30 confirmera la même disposition pour toutes les espèces d’animaux.
Cette injonction de la part de Dieu me fit méditer. Il avait créé tout un tas d’animaux, il nous en confia la responsabilité, nous donnant autorité et domination sur toutes ces créatures. Mais pour notre subsistance il fut précis : herbe, arbre, fruit, semence !
Mais encore !
Grande fut ma surprise lorsque quelques feuillets plus loin, au chapitre 9 et au verset 3 du même Livre de la Genèse Dieu, s’adressant à Noé et à ses fils sortant de l’Arche après le déluge, il leur dit :
« Tout ce qui se meut et qui a vie vous servira de nourriture : je vous donne tout cela comme l’herbe verte ».
La question légitime sur laquelle je me mis alors à méditer fut alors de savoir, pourquoi Dieu a attendu après le déluge pour autoriser les hommes à manger de la viande ? Pourquoi ? Et de me demander aussi pourquoi donc tous les gourous, les hommes spirituels, philosophes, grands-maîtres etc. sont pour la plupart végétariens - végétaliens ?
Si je dois avouer n’avoir aucune prétention à devenir gourou un jour, ma curiosité me recommanda d’essayer le régime végétarien et de voir les effets que cela aura sur moi. L’idée dans ma tête était qu’il y avait forcément une espèce de bénédiction à respecter cette injonction, d’autant plus que le déluge n’est intervenu qu’après que les hommes soient devenus forts et puissants au point de s’élever et de converser avec les esprits divins et les anges, d’où ils apprirent sortilèges, secrets et codes. Genèse Chapitre 6. Ils en eurent malheureusement mauvais usage et se rendirent coupables de péché et répandirent le mal sur terre. L’Éternel résolut alors de tous les exterminer en ne laissant que Noé sa famille et un couple de chaque animal qu’il a créé. Si donc dès la sortie de l’arche, la nouvelle disposition fut de manger de la viande, j’en conclus que c’était pour nous atténuer spirituellement d’où le fait que nombre de spiritualistes sont végétaliens, sans d’ailleurs être chrétiens liseurs de bibles pour autant.
Serait-ce si néfaste si j’arrêtais moi aussi à consommer de la viande ? je décidai que non. On me parla de carences en protéines et de troubles de mémoires et d’affaiblissement, il y a quelques années, à ma première tentative de migration vers le végétarisme, je me suis laissé convaincre par ces menaces. Cette fois non !
C’est donc ainsi que depuis presque six mois je n’ai ni désiré, ni goûté encore moins mangé, de viande ou quelque chose d’apparent. Je ne m’en porte que bien, sur le plan moral, physique et intellectuel. Je vous conseille d’essayer. Végétarien je suis donc devenu et dès le 1er Janvier 2015, je deviendrai officiellement végétalien, en proscrivant, œufs, lait, poissons, et tous leurs dérivés et dérivables, pour ne m’attacher strictement qu’à la règle de Genèse 1 ; 29.
Aubergines et Champignons : Here come the hotstepper !!
Silence On tourne…en rond
C’est absolument vrai ! On tourne en rond. La vacuité de nos réclamations n’a d’égale misère que celle de la bouse impropre de ce monde, dans laquelle, chaque jour un peu plus, sans faire exprès, nous nous embourbons allègrement.
En effet, à trop parler, tant à l’intérieur de nous qu’à l’extérieur, nous nous enlisons dans les sables mouvants de la vie, et nous nous encrassons dans ce monde corrompu jusqu’au-delà de la moelle.
Le monde actuel est fait de bruits, parfois incohérents. Pollution sonore à en devenir sourd. Des engins, aux machines, des femmes aux hommes en passant par les enfants, nous émettons un tel vacarme qu’il est non seulement difficile de se faire entendre mais quasiment impossible de s’entendre soi-même. Et pourtant on s’étonne de l’absence de résultats pour presque tout, malgré tout le bruit qu’on ait pu faire autour, en réclamations aussi bien qu’en justifications.
La communication est mon métier et je peux surprendre avec ces propos. Et pourtant, la raison du silence est toujours la meilleure. Le silence en soi, le silence autour de soi, afin que la paix soit !
Nos pensées et récriminations intérieures, nos pensées futiles et inutiles, celles qui souvent, encombrent notre être, sont un vacarme assourdissant qui empêche Dieu de nous parler. Pour certains, voire la plupart, Dieu est obligé d’attendre nos sommeils, profonds, pour s’adresser à nous, en rêves et en songes.
Mais à ceux qui pratiquent le silence et la méditation, l’accès à la parole et à l’enseignement de Dieu est automatique sinon directe.
C’est dans le silence et le sang-froid, face à toute forme d’oppression, toute espèce de pression, qu’elles soient morales, financières, physiques, sociales, politiques, culturelles, intellectuelles… que sera notre force. Esaïe 30 ; 15-16. Le silence et le calme sont reposants pour notre être. Ils nous mettent en bonnes conditions de réception et apaisent notre âme. Et nous ne le savons que trop bien. Pourtant nous sommes prompts à la réaction, à la réclamation, à la révolte contre tout, quand bien-même l’évidence que nous ne pourrions rien y changer est flagrante. Nous nous plaignons de nos situations en estimant qu’à ces instants précis il ne saurait être de la sorte, que le changement c’est maintenant.
Pourtant c’est Dieu qui sait mieux que nous, que ce travail formidablement rémunéré que nous escomptons et réclamons à cor et à cri par exemple, est loin d’être ce qu’il nous faut.
Il me souvient pour la petite histoire et comme nous sommes dans la période des fêtes qu’il y a environ 4ans je souhaitais offrir un grand véhicule électrique à ma fille, je la voulais dedans au volant, elle-même sous la supervision de quelqu’un bien évidemment. Les règlements que j’attendais ne sont intervenus qu’à fin janvier me laissant penaud et révolté avec les poupées que j’ai dû finalement me résoudre à acheter. Je récriminais tant contre Dieu et envers tout que je ne me suis juste pas posé la question d’abord simple de savoir où manipulerait-elle ce véhicule vu la configuration de la maison où elle habite, ensuite l’autre question sur ce qu’il adviendrait si jamais elle roule un jour vers l’escalier à un moment où sa nounou manquerait de vigilance dans sa surveillance ? C’est ainsi que nous regardons à nos désirs immédiats, à nos penchants pas toujours des plus sains, à notre envie de posséder, plutôt que de regarder celui qui a autorité sur toute éternité et qui pèse les cœurs et sonde les âmes.
Très chers, il est de ces situations nombreuses d’ailleurs, qui nous échappent parce que nous n’avons ni la maîtrise du temps ni celle des circonstances. Si nous ne croyons pas en Dieu, disons juste que la vie, la nature, ou même la chance, s’organisent toujours à notre place pour nous offrir ce que nous désirons en temps opportun. Notre envie de possession et de contrôle sur nos destinées sont de telles forces qu’elles nous obnubilent souvent, au point de perdre de vue l’essentiel. Cet ordonnancement précis qui est celui du monde qui nous entoure, présuppose en lui-même une régulation et une loi immuables. Que nous est-il demandé à nous, êtres humains, à qui à l’évidence tout est donné gratuitement, sinon d’obéir aux dispositions naturelles des choses.
Avant nous mangions les fruits en leurs saisons, aujourd’hui nous trafiquons les choses pour en manger quand il n’est pas temps et comme on veut par excès de maitrise et de pouvoir sans nous demander pourquoi Dieu a régulé le mûrissement de ces fruits de la sorte.
Avant nous prenions le temps de grandir. Aujourd’hui, mus par la compétition constante, nous courrons plus vite que le temps, pour faire et gagner plus vite que quiconque, alors que la sagesse qui régit toute possession nous échappe.
Avant nous faisions « un » avec la nature en respectant les saisons, la terre, l'environnement… aujourd’hui nous trafiquons les choses pour dompter les saisons, exploiter la terre au-delà de ce qui est permis, créer des espèces inconnues à coups de manipulations génétiques, de chirurgies esthétiques etc.
Prendre le temps de la contemplation et celui d’un silence à l’écoute active. C’est de cette façon que nous recevrions les indications précises pour agir en conséquence. C’est mon autre résolution en ce début d’année. Pratiquer le silence, plus le silence au fond de moi car il est le plus décisif. La maîtrise de nos voix intérieures induit celle des paroles qui sortent de nos bouches. Parler peu, à propos, regarder contempler, méditer, devenir fou de Dieu au point de le questionner au tréfonds de moi sans cesse. Lire, observer, attendre, attendre ce bonheur que nous espérons sans bien le structurer et au final le laisser chaque fois s’échapper.
Attendre que Dieu comble nos cœurs de ce qui est le plus utile pour nos vies. La course à l’acquisition de la nouveauté est une course interminable où nous sommes et resterons les perdants. Il y aura toujours un génie pour inventer le must have, toujours un excellent publicitaire pour nous convaincre que de ne pas posséder le dernier I-phone fait de nous les plus malheureux de la terre. Je ne parle pas de ces arnaqueurs qui distillent les technologies à compte-gouttes, pour vieillir ce qu’ils nous ont déjà vendu, afin de nous vendre la même chose juste avec un léger ingrédient en plus et des bords arrondis.
Silence ! le monde est un tumulte permanent parce qu’il a perdu de vue l’essentiel : le chemin du retour à l’éternité. L’attraction terrestre est comme du plomb à nos pieds et nous garde prisonniers depuis la prévarication du premier homme. Faisons silence face à tous ces bruits autour de nous et concentrons-nous à retrouver le circuit qui nous ramène au-dessus de ces futilités. Le bruit intérieur de notre chair, qui est insatiable et constamment insatisfaite est assourdissant et empêche la voix de Dieu qui veut nous guider. Silence
D’ailleurs, nous pourrions parler longtemps du silence mais au final, à force d’en parler, nous romprions le silence .
Motus bouchus cousus…
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