La ville est triste des amours éconduits.
Dans les nuits froides de l’indifférence,
L’Hiver glacé et le gel qu’il produit,
Nous a perdus dans le labyrinthe de l’errance.
Les oiseaux marins qui annoncent le printemps,
Ont perdu la voix et leurs âmes en chantant,
Les mélancolies et le blues enchantants,
Qu’on aurait aimés en d’autres temps.
Le vert apparaît dans le jardin des autres,
Le mien reste gris, pâle et asséché
Assis là sans vie tel un pleutre,
L’air langoureux je saoule encore mes yeux éméchés.
Il pleut et dans mon cœur des nuages s’amoncellent,
Chargés des tonnerres de ma rage pour celles,
Qui sans faire exprès ou pas, ont arraché mon innocence.
Rendu veule et aigri je donne alors à ma vie un autre sens.
J’irai désormais errer dans les cimetières des amours,
Retrouver des fantômes de plaisirs vifs et éphémères,
Qui ne laissent pourtant rien d’autre qu’un goût amer,
A s’épuiser sur des corps inertes dans des actes sans retour
Je porte le glaive ensanglanté des combats encourus,
Chevalier de l’amertume glorieuse d’un passé nocif,
Las des douleurs physiques des trajets parcourus,
A fuir un mauvais sort qui s’acharne sans motifs.
Mes anges gardiens se sont lassés à la peine,
Ils ont perdu le combat de ma vie amoureuse
Que me reste-t-il alors sinon un destin qui me malmène,
Qui sans cesse me pousse vers la tombe qu’il me creuse.
Je rêve debout, les yeux ouverts, les pupilles dilatées,
Mon esprit s’est fatigué à l’affrontement de la réalité,
Plus personne ne s’intéresse à moi comme si j’étais frelaté
Moi qui pourtant, sous plusieurs aspects donne l’air d’un homme de qualité.
Adieu, monde perfide et gens cruels
Je quitte le chantier je dépose ma truelle
Le grand architecte m’enjoint de partir
Rejoindre ainsi la Grande Loge du souvenir.
Lovejoyce / A vous tous qui logez dans les souvenirs