Elle s'est assise sur une plage face à la mer, les doigts enfoncés dans le sable fin et elle attend. Son esprit vogue jusqu'à l'horizon près des navires au loin, se laissant porter par les vagues et le tumulte des houles. La tête légèrement relevée vers le soleil, ses grands yeux pourtant fermés, absorbent l'énergie des rayons ultraviolets et la peau délicate de son visage se réchauffe au feu naturel du soleil.
Plus rien ne compte à présent que le calme de cet instant qui combat les murmures intérieurs de son âme. Plus rien ne compte si ce n'est de pouvoir rester là sans devoir partir, éprouver cette sensation de volupté qui emplit son être, laisser voguer encore plus loin son esprit, à la recherche de paradis inconçus de main d'homme, mais dont seuls les dieux en sont capables. Une île, une flore, des couleurs, des animaux et surtout des génies cléments, qui la dépouilleraient de tout souci, et l'empliraient d'un bonheur ineffable qui jamais ne tarit.
Elle s'est assise sur une plage face à la mer, les doigts enfoncés dans le sable fin et elle attend. Elle se repose. L'endroit où elle s'est posée la rassure. Elle semble faite pour être là. Elle en profite. Ses doigts de pieds s'égayent dans le sable tandis qu'elle respire profondément cet air marin qui fait du bien à sa poitrine. Elle aurait voulu enlever tout vêtement pour offrir son corps à l'atmosphère intense de cet endroit, laisser pénétrer les buées salées de la mer et les rayons solaires chacune de ses pores, tandis que les grains de sable soulageraient chaque terminaison nerveuse de sa peau de toute amertume et excitation.
Mais elle n'est pas seule. Sa pudeur lui enseigne de ne point exposer ses formes exquises, et de les réserver à celui qui sait créer en elle l'excitation d'une étreinte chaude et intense. Elle effaça d'autant plus cette idée de se mettre à nu là, quand elle se sentit perturbée par la sensation forte qu'elle avait à cet instant, que quelqu'un l'a regardait sans détourner les yeux.
J'étais comme là. Sur cette plage où elle s'est assise face à la mer, les doigts enfoncés dans le sable fin et elle attend. Je ne pouvais détourner mon regard de la voir si bien imbriquée dans le paysage, que je me demandais si c'était elle qui rendait cette plage si belle ou l'inverse.
Je ne la connais que peu. Mais je sais qu'elle embellit ce qu'elle touche, des doigts, des yeux ou de son sourire enfantin. Elle je sais, elle vit dans un monde féerique telle Alice, dans un pays de merveilles, fait de bonbons, de frisettes, de mayonnaises et de sucres. Le temps n'existe que peu, dans un monde pareil, où la douceur est force, et le calme le seul bruit qu'on entend. Ce monde où tant je voudrais habiter et y cultiver des légumes, mais hélas ce monde est seulement en elle et autour d'elle.
Et aujourd'hui sur cette plage, où elle s'est assise face à la mer, les doigts enfoncés dans le sable fin, elle est belle, plus belle que jamais, les vagues de l'océan ne semblent pas la troubler, et moi, j'imagine qu'elle m'attend.
11 Août 2016. Grenoble. France. #Lovejoyce.
Vidéo: Comment mieux accueillir les personnes réfugiées?