John s'est assis l'esprit embrumé. Un peu d'alcool certainement, mais la confusion et la colère en plus. Qu'est ce que cette têtue d'Adèle ne comprenait pas. Il l'aimait pourtant et c'était indéniable. Il n'était plus lui-même en sa présence. Il la regardait et il voulait que tout son univers soit elle, autour d'elle, dans ses bras, dans ses yeux. Elle souriait et il voulait embrasser son sourire, passer la langue sur chacune de ses dents pendant qu'elle plissait ses yeux et se laissait aller à un vrai sourire de bonheur; s'abreuver de la lumière de son être qui transparaissait dans ce sourire, qu'elle avait éclatant, de dents si blanches, et si bien alignées qu'elles mettraient un dentiste au chômage.
Adèle s'est enfuie en taxi et lui était assis là, innondé de questions. Le ciel se dérobait sous ses pieds et il lui fallait soit engloutir ses doutes, soit trouver des réponses immédiatement. Rita et Sonia se sont empressées de le prendre d'un côté et de l'autre, mais elles n'existaient pas. Où était Adèle? Où allait-elle? Que devait-il faire? une seule piste: LAWRENCE. John leva la tête vers lui et le fixa. De longues minutes.
Lawrence venait de finir de réfléchir à son plan pour essayer de tirer profit de tout ça. il fit signe à Tony et commanda deux autres bouteilles de champagne. S'adressant à John il lui dit:
- t'inquiétes pas mon ami on va se détendre je connais le chauffeur de taxi, je vais lui parler. Buvons!
Il servit toute la table avec ce qui restait dans la bouteille pendant qu'on apportait les deux bouteilles demandées. les deux filles aguicheuses se firent empressées de plus belle. John engloutit quatre coupes d'affilée, comme pour éteindre le bouillonnement de son coeur et apaiser la douleur qu'il ressentait, espérant avec foi que les bulles du champagne feraient évaporer sa peine. Lawrence l'observait, les deux filles entreprirent des danses lascives, l'une contre l'autre, ricanant comme des hyènes repues, s'adonnant à des jeux espiègles.
John se resservit une cinquième coupe et s'adossa dans son siège, l'air de vouloir se concentrer sur sa situation. Son esprit était encore plus embrumé désormais que les effluves alcoolisées lui sont montées à la tête. Il souffla longuement cherchant inconsciemment à extirper de son ventre l'aura d'alcool qui envahissait progressivement ses yeux. Il voyait de moins en moins distinctement. Il se dit que les jeux de lumière n'aidaient pas beaucoup.
Mais pourquoi le flou de sa vision s'intensifiait?
Pourquoi se sentait-il faible?
Si faible d'un coup?
Il distingua à peine deux ombres s'approcher, celle de Lawrence et de l'agent de sécurité. Puis ce fut le noir complet. "Au secours Adèle" murmura-t-il en fermant les paupières qu'il n'avait plus de force pour soulever.
Le plan de Lawrence été rapidement décidé. Quelques pilules aphrodisiaques et une pour l'assommer momentanément, et il va s'assurer plus tard, de le prendre en photo dans des positions quelque peu compromettantes. Deux millions d'euros ou même trois, ne devrait pas poser de problème à ce riche dont la discrétion était légendaire. Il préférerait sûrement donner des millions que de voir étaler le genre de photos. Lawrence fit signe aux filles de le suivre, tandis qu'avec l'aide de Tony, ils emmenèrent le milliardaire dans une voiture aux vitres teintées. Direction : la villa de bord de mer qu'il mettait en location AirBnB, et où pour quelques clients privilégiés du club, il organisait parfois des afters spécifiques dignes de lupanars, à faire pâlir Bacchus lui-même.
Pendant le trajet, Rita et Sonia avaient la consigne de mettre John en condition, de le chauffer avec des atouchements et autres divertissements érotiques dont elles étaient des professionnelles. Lawrence en savait quelque chose: lui et les filles n'étaient pas que collaborateurs dans le Shakin's. Il arrivait à Lawrence de s'offrir du bon temps avec ses assistantes préférées. John était dans les vapes, endormi sous l'effet de la pilule, mais son sexe lui, boosté par les aphrodisiaques, était en roue libre, s'agitant tout seul sous les sollicitations chaleureuses des demoiselles qui étaient excitées par le riche gibier tombé entre leurs mains. Gracieuseté du patron qui allait certainement lui-même se joindre à eux.
Il avait un plan assez malin se doutaient-elles; un peu dangereux quand même, mais c'est ce qui faisait le charme de la soirée. En plus comme d'habitude, elles seraient payées. Leur silence rapportait toujours.
Dans le retroviseur, Lawrence observait le spectacle sur la banquette arrière, le sourire en coin. Tout était parfait. John venait de sombrer dans son sommeil que Lawrence s'était envoyé des messages à lui-même à partir de son téléphone: "Dis Lawrence, vu que ta cousine s'est enfuie, c'est possible qu'on continue la fête ailleurs avec les deux filles? J'ai envie de me changer les idées un peu". Et lui de répondre: "Le client est roi, je vous emmène dans un endroit spécial". Comme ça il est consentant, c'est lui qui en a fait la demande. Il était fier de lui. Les traces des pilules seront en plus intraçables avec l'alcool qu'il a pris.
Il jeta un dernier regard dans son retroviseur, alors qu'il entreprit de tourner sur le petit chemin de terre qui conduisait à la coquette villa de la plage. Tony suivait en arrière depuis, avec la porsche de John afin qu'au matin, il ait l'impression d'avoir conduit lui-même jusque là. Le consentement...
I'm all out of love, I'm so lost without you, I know you were right believing for so long I'm all out of love, what am I without you, I can't be too late to say that I was so wrong A suivre.