Lovejoyce AMAVI

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pensées,Politique

La Sagesse du Peuple

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Prenez le temps des fois, de vous mêler « incognito » à la foule des gens « ordinaires », appelés ainsi, parce que leurs vies n’ont rien de spécial, et pourtant.

Sortez de vos limousines et « 4x4 » rutilants si vous faites partie des sommités régnantes de ce pays et de la haute société, pour goûter du regard quelques fois, la vie des petites gens, mesurer le pouls de cette vie et apprendre ce qui motive le peuple, comprendre sa situation et ses ressentiments.

Certains, sans être de la « haute », sont si embourbés dans leur quotidien, à la poursuite de leurs fins de mois, qu’ils ont tant les yeux braqués sur leurs nombrils (les égoïstes), sur leurs entre-jambes (les prostitués et infidèles), ou sur leurs pieds (les pressés), à mesurer la vitesse et la précision de leurs pas, esclaves éternels de la pression de la vie, qu’ils ne se rendent presque jamais compte de ce qui les entoure.

Bien-sûr il y a aussi les rêveurs et les prieurs, lesquels, bras-ballants, ont tellement le regard dans le ciel, qu’ils en connaissent le mouvement des nuages, des oiseaux et des avions.


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L’autre jour, partant à moto pour une course en ville, je fus surpris lorsque, à un carrefour, une femme haranguait les usagers de la route. J’avais déjà croisé des prophètes, des évangélistes et des fous à des carrefours. Les prophètes et évangélistes, armés de porte-voix ou dotés de voix fortes, prêchent la repentance, l’apocalypse et la rédemption. Les fous, armés de langages confus et de cailloux, dessinent aux carrefours des symboles mystérieux et des formes géométriques, qu’il faudra Champollion et d’autres érudits de son espèce pour nous en donner le message. Soit !

La femme m’avait surpris par le sujet de son message, sa cible, l’objet de sa colère matinale, celui qui subissait sa vindicte et la mélopée d’insultes de tous genres et entre autres attributs négatifs et injurieux. Madame exprimait ses griefs envers le Président de la République Togolaise : son Excellence Faure Essozimna Gnassingbé himself ! Oui rien que ça.

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La scène était devenue cocasse d’ailleurs, quand un policier en faction, tenta d’intervenir avant de prestement se raviser. Un esprit précautionneux l’avait sans doute, sagement enjoint de se rétracter, afin de ne pas subir des cris alentour.


desordreSi ce billet porte le titre « Sagesse du Peuple » c’est parce que de cette situation nous pouvons tirer quelques instructions.

1- Au-delà du ridicule de l’action de la dame : « venir à un carrefour insulter le Chef de l’Etat », cette action porte le symptôme d’un ras-le-bol profond, et nous enseigne que le sort des gens les plus vulnérables de la société doit être le réel souci de l’action gouvernementale. Cette dame est sans doute convaincue que son sort dépend de la nécessaire bonne gouvernance et elle en attend un changement de sa situation, de ses revenus et une certaine qualité de vie pour elle, sa famille et ses enfants. Dans sa colère, elle exprime, à l’endroit du premier responsable de notre pays les griefs peut-être légitimes qu’elle transcrivait là en insultes et critiques ouvertes.

L’autre enseignement est qu’aucune action politique n’est valable, que si elle garantit le bien-être des citoyens et qu’il est difficile pour ces derniers « en souffrance » de connaître la dure réalité de la gestion publique, ses priorités et ses contraintes : budgétaires, institutionnelles, politiques… qui en découlent forcément. Qu’une dame, sans doute respectable à une certaine époque de sa vie, en vienne à décrier le Chef de l’Etat à un carrefour, instrumentalisée ou pas, saoule ou pas, folle ou non, doit interpeller nos dirigeants pour qu’ils se rapprochent davantage de leurs administrés pour connaître leurs réalités et y répondre.

Respecter les engagements de la Banque Mondiale, du FMI, du PNUD, de l’UEMOA, de la CEDEAO etc. c’est bien, mais ne sont-ce pas les mêmes qui exigent la bonne gouvernance et la réduction de la pauvreté ? Voilà : la réduction de la pauvreté ne passe pas seulement par des réunions, conférences, schémas et graphiques ! Elle passe d’abord et surtout par le rapprochement des politiques et des citoyens, par ainsi, une connaissance réciproque des contextes et des conditions des uns et des autres, pour une marche collective, celle qui crée l’harmonie et la paix.

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2- La démocratie, parce qu’elle met un point d’honneur au respect des libertés individuelles, est souvent prétexte à l’anarchie et au désordre public. Il est de la responsabilité des défenseurs de la démocratie (institutions, organes, société civile et même les associations fumeuses et autres partis politiques opportunistes) d’apprendre à la masse, qu’il n’y a pas de liberté sans respect des règles. Il n’y a pas de vie sociale qui ne repose sur des lois et sur des règlements. La liberté d’expression est souvent brandie, pour excuser des actes inciviques et injurieux de la part de beaucoup de nos compatriotes, en dépit de leur déontologie pour les journalistes, en dépit de la responsabilité de leur fonction pour les politiques, et en dépit du nécessaire respect que le citoyen doit à l’autorité politique. L’espace public, ouvert et libre, ne doit pas permettre l’expression sans gêne et sans contrôle.

« Que toute personne soit soumise aux autorités supérieures ; car il n’y a point d’autorité qui ne vienne de Dieu, et les autorités qui existent ont été instituées de Dieu. C’est pourquoi celui qui s’oppose à l’autorité résiste à l’ordre que Dieu a établi, et ceux qui résistent attireront une condamnation sur eux-mêmes. »

Romains 13 :1-2

Pourquoi nous devons censurer tout débordement public qui enfreint le respect dû à l’autorité ? Parce qu’elle crée l’anarchie ! Et dans l’anarchie, nul ne bâtit rien de viable. Autant certains journaux ont tort de sortir des ‘papiers insultants’ basés sur des « révélations » et enquêtes pour, se targuant de la liberté d’expression » attaquer les autorités publiques, autant la dame de ce matin n’a pas à susciter des bouleversements sociaux à des carrefours.

democratie-erreur-fatale-aux-etats-unis_w670_h372Je vois d’ici accourir ceux à qui le désordre profite, venir réclamer leur liberté d’insulter qui bon leur semble et où ils veulent. Mais fort heureusement la parole de Dieu est claire à cet effet : ils attireront une condamnation sur eux-mêmes.

D’une manière ou d’une autre. L’autorité peut être défaillante ou ne pas remplir son devoir, mais Dieu est maître des circonstances et c’est lui qui nous enseigne de « rendre à tous ce qui leur est dû, l’impôt à qui l’on doit l’impôt, le tribut à qui l’on doit le tribut, la crainte à qui l’on doit la crainte, l’honneur à qui l’on doit l’honneur ». Romains 13 :7. Au temps qu’il décidera lui-même, il fera justice à ceux qui observent ses commandements.


La sagesse du peuple est tributaire du respect des lois et des autorités, et détermine pour ceux-ci leur vrai devoir et leur en donne les orientations. S’éloigner des vrais besoins de la Population et ne pas vraiment les approcher pour les instruire sur le travail décidé et accompli en leur faveur, est suicidaire pour toute administration. La désobéissance civile et le non-respect des règles mettent tout l’édifice social en péril, et ne favorise pas la satisfaction des besoins des populations.

Que celui qui a des oreilles pour entendre, entende !

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Tags :
autorité,Bible,citoyen,Démocratie,désordre,Faure Gnassingbé,liberté d'expression,respect,Sagesse,Togo

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