La destinée est quelque chose de mobile.
Elle est vie.
Elle est toutes sortes de mouvements que l’être humain, pensant et réfléchi, effectue dans sa quête de sens et dans sa course effrénée, vers les réponses à ses questions.
Nous ne sommes pas tous forgés de la même façon ; qu’importe si nos matières semblent tant les mêmes.
L’impact de nos environnements et les différences d’interprétations que suscitent nos émotions, définissent notre façon d’orienter nos mouvements.
Ce qui nous guide est donc au fond de nous, tapi dans les méandres de nos ressentiments et les leçons et notions acquises au fil du temps, par l’éducation, la compagnie, l’espace et le temps.
Nos destinées s’écrivent donc au jour le jour, au cours des périples quotidiens, où se mélangent réflexions et passions, rages et entourages.
Nos destinées sont assujetties au sol, où nous sommes nés, où nous posons le pied chaque jour ; elles sont soumises aux vents, qui soufflent de toutes parts et nous bousculent, qui soufflent sur nous et au fond de nous.
Nous ne sommes pour ainsi dire maîtres de rien, et surtout pas de nos destinées. Celles-ci ne s’inventent ni ne s’écrivent d’avance. Elles sont sommes de chaque jour passé dans cette vie, puis nous échappent totalement le jour où nous franchissons le seuil de la mort, sans forcément s’arrêter.
A donc chercher à contrôler nos destinées n’est rien d’autre que chimères, poursuites du vent, tentatives vaines à capter l’insaisissable.
Mais alors, comment déterminer soi-même l’orientation de sa vie ?
Ceci n’est encore que poursuite du vent.
Nul ne peut déterminer soi-même l’orientation de sa vie si ce n’est choisir de se perdre.
Nos vies sont intelligences qui ne peuvent se réaliser dans la vérité, que lorsqu’elles sont connectées à l’intelligence cosmique.
C’est donc là la seule quête qui vaille la peine et qui ne nous égare pas. Mais cette quête est attente, soumission et résignation.
Elle semble passive mais elle est mouvement au fond de nous.
Elle est énergie et action, calme et fusion.
Nous ne choisissons rien souvent, si ce n’est de se perdre.
Le paradoxe de la vie est qu’elle s’ouvre à nous comme s’il nous fallait nous battre pour elle.
Pourtant la meilleure façon de vivre est de nous ouvrir à la vie et nous laisser choir dans ses bras sans ne chercher qu’à la comprendre et jamais s’égarer à la contrôler.
Si Dieu existe, il faut le trouver. Le trouver pour l’écouter. Le trouver pour le servir. C’est lui l’intelligence cosmique. C’est lui l’intelligence de nos vies.
L’intelligence cosmique c’est la racine de la plante. Nos vies, les feuilles sur la plante. Celles-ci ne peuvent subsister sans être connectées et nourries par la racine.
Nous courrons pour décider sur nos vies, comme si les feuilles se nourrissaient directement de l’eau de pluie.
Or c’est la racine qui donne à suffisance, ce de quoi la feuille a besoin pour vivre, cette eau de pluie qui entre par le sol et pénètre l’arbre par la racine.
C’est donc en cherchant Dieu au fond de nous, telle la racine enfouie dans le sol que nous trouvons l’origine de nos vies.
Parler de destinée, c’est prévoir le lendemain. Or nul n’a connaissance du jour qui vient, comment il sera, ce qu’on y fera, si on n’y subsistera.
Faisons une rétrospective et voyons combien nos parcours s’imbriquent si bien tel un puzzle pour justifier notre présent. Nos actes, nos erreurs, nos réussites, font la somme de notre présent.
C’est donc chaque jour qu’il faut gérer et non prévoir le lendemain. Nos destins sont des projections inutiles qui nous éloignent de l’essentiel : le jour présent.
La prière essénienne « le Notre Père » dit : « donne-nous aujourd’hui, notre pain de ce jour, pardonne-nous nos offenses comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés. Ne nous soumets pas à la tentation mais délivre-nous de tout mal. »
La foi, la vraie foi, est celle qui fait cette prière et exécute ce qui y est dit. Elle considère sans faux-fuyant qu’à chaque jour suffit sa peine, et n’y ajoute aucune peine de lendemains incertains.
Le secret du jour qui vient est connu de Dieu seul. Et écouter Dieu et obéir à Dieu est la seule garantie qui nous éloigne les tourments. Et là je parle des vrais tourments de la vie et non ceux induits par nos vaines convoitises.
Obéir à Dieu est sans aucun doute respecter la vie ; la vie en toutes ces choses qui se meuvent sur la surface de la terre, et dont nous avons la responsabilité. Genèse…
Notre Père qui est aux cieux, Dieu du Ciel et de la Terre, que ton nom soit sanctifié, que ton règne vienne et que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel.
Amen.
1 commentaire