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Sur les pas d’Adèle (12)

La chair et le péché sont un couple inséparable. Une sœur et un frère siamois que seule la chirurgie mystique d’une vie spirituelle difficile, arrive à séparer. Et encore, il faut veiller les yeux ouverts, une huile non-évaporable dans le lampion, pour s’assurer que jamais ces deux compères ne se rejoignent à nouveau. Le magnétisme entre la chair et le péché n’ont pas produit de longs discours dans les livres sacrés par hasard. Le péché aime glisser dans la chair; pour un assouvissement bref et volatile, à telle enseigne qu’on n’est même pas en mesure de reproduire le plaisir connu. Qui est capable de se souvenir de ses émotions pendant une jouissance au point d’en décrire les effets et de le re-ressentir dans son corps? Les mots pour le dire en sont si approximatifs, tellement le sentiment de plaisir est intense, vif et rapide, que tout ce qui en reste c’est le souvenir de ces orteils qui s’écarquillent tant, qu’on pourrait  prendre une pointure de plus à chaque orgasme. Prendre son pied (en français). Donner son pied (en mina). Piètre résumé pour un acte auquel on s’adonne pourtant avec force et énergie. Un pied de nez aux autres plaisirs plus consistants, plus durables, que l’on peut consommer quand on veut et comme on veut.

La chair aime le péché et celui-ci le lui rend bien. La chair d’Adèle se réchauffait dans le canapé, non avec le café qu’elle buvait à petites gorgées, emplissant son œsophage de cette tiédeur amère sucrée, mais à cause de son imagination qui l’emportait loin de ce canapé. Pas si loin que ça admettons-le!

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Dans son imagination, elle avait posé sa tasse, enlevé son haut, son pantalon de jogging qu’elle avait enfilé rapidement ce matin-là, sur son corps nu. La flemme de porter un slip peut-être. Voilà que ça arrange bien de choses... Ainsi dénudée, n’ayant pour vêtement que son envie de péché, et la chaleur du désir qui parcourait sa peau, elle s’était avancée jusqu’à la douche d’où elle entrevoyait le corps de son cousin Lawrence, à travers les buées sur la vitre de séparation de l’espace de douche. Lawrence qui se frottait les cheveux n’avait pas entendu Adèle rentrer dans la salle de bain. Le bruit de l’eau et le murmure de la mousse dans ses cheveux étaient les seuls bruits à son oreille. Et pourtant il sentit sa verge se remplir de sang et devenir légèrement lourd. Il le remarqua mais ne se posa pas de question outre mesure, continuant de se frotter cheveux, barbe, corps, les yeux fermés. La présence d’Adèle avait été remarquée à son insu, par l’âme de Lawrence et celle-ci avait activé le mode sexe; bien avant la conscience de Lawrence qui ne tarda justement pas à s’éveiller, lorsque les bras légers d’une femme l’enserrèrent délicatement.

Son sexe fit un bond de plusieurs centimètres. Un petit pas pour l’homme; un grand pas pour la sexualité. Il se débarbouilla rapidement le visage pendant que les lèvres douces d’Adèle se posait à petits coups sur son dos. Et il se retourna pour serrer celle-ci contre son corps au détriment de l’organe endurci, qui glissa le long de leurs deux corps enlacés.

Adèle s’imaginait des choses dans sa bulle créative. Elle se vit embrasser goulûment son cousin tout en prononçant frénétiquement des mots et des phrases qui n’ont pas de sens. Une sorte de langue nouvelle née de la transe de son corps envoûté par le péché. Sa langue elle, déliée, farfouilla le palais de Lawrence, et lorsque ce dernier la souleva pour trouver de la place pour son membre extensible, elle put continuer à embrasser son cou, ses oreilles tout en continuant de s’exprimer dans cette langue de l’envoûtement, que ni elle ni Lawrence ne comprenaient. Les mystères de l’extase.

Tout doucement mais assez puissamment, le membre extensible de Lawrence se logea de tout son long, dans la cavité humide et chaleureuse d’Adèle qui émit un gémissement pendant que tout son corps entama des frémissements saccadés et successifs, comme s’il était en train de vibrer.


En effet le téléphone cellulaire d’Adèle qui s’était glissé sous sa jambe repliée dans le canapé vibrait; puis commença à sonner. Ce qui réveilla Adèle de son hypnose imaginaire. C’était Florence son amie qui appelait. Vraiment celle-là se dit elle; elle a le don de surgir aux mauvais moments parfois. Elle décrocha en boudant.

  • Salut Florence...
  • Comment vas-tu ma chérie, je t’appelle depuis hier sans réponse, tout va bien?
  • Ça vaaaaaa et toi? je suis même sur le point de rentrer à Nice, j’attends que mon cousin se réveille.
  • Ah non non attends moi s'il te plaît, je suis en route. Je viens te chercher moi-même ma chérie. John m’a demandé où tu étais et je t’appelais pour t’avertir mais tu ne répondais pas et lui non plus ne répond à mes appels. Tu me connais? Je me suis vite inquiétée et j’ai sorti ma voiture du garage. Je suis en route déjà. Je suis là dans une demi-heure chrono!
  • "D’accord à tout de suite, je t’attends" répondit Adèle en soufflant.

À suivre...

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