Qui suis-je?
Qui suis-je pour moi-même? Qui suis-je pour les autres?
Qu’est-ce qui définit mon identité? Mon regard sur moi-même? Ou le regard des autres sur moi? Le regard des autres sur moi, ce qu’ils m’en disent surtout, est-ce sincère? Vérifié?
Question existentielle, la définition de son identité est un exercice complexe qui s’impose à l’être humain pensant, qui se contorsionne toute sa vie durant, dans les rapports entre lui-même et les autres, lui-même et son environnement. Je pense donc je suis (Descartes). La tâche de Sisyphe pour l’Homme, est de rouler sa bosse pour atteindre un idéal impossible; puisqu’il ne sait pas se contenter d’être ce qu’il est. Tous les autres êtres vivants se contentent d’être ce qu’ils sont sans vouloir y déroger. L’homme veut plus. Pour une simple raison : le corps est une prison. L’homme est un dieu déchu, tombé dans les abîmes de la chair. Et il ne s’y plaît pas. Il y est coincé et sans relâche il veut s’en extirper. Mais la réalité matérielle est son horizon indépassable, tant qu’il ne prend pas conscience d’être plus que le corps. Ressusciter. RE – SUS – CITER : être cité au-dessus à nouveau. Au-dessus du corps, au-dessus de la matière : devenir dieu. Jacques Attali dit : devenir soi.
Qui suis-je? Comment je me définis? Ensuite comment être moi, et non ce que je crois devoir être? Comment ne pas être surtout ce que les autres croient que je dois être, et attendent que je sois. Je ne veux pas être un homme, une femme, un père, une mère, un employé, un employeur; je ne veux pas être un dirigeant, un dirigé, surtout pas un consommateur. Je dépense donc je suis (Des Cartes de crédit).
Je ne suis pas vivant parce que je pense, je le suis parce qu’une énergie en moi le permet. La question est pourquoi j’ai cette énergie et à quoi cela doit servir? Comment le savoir si jamais je ne me connecte à elle, mais que je me laisse guider par d’autres énergies hors de moi : celle de la société, de la publicité, et toutes ces projections qui tendent un peu trop à définir à ma place ce que je suis, sans demander l’avis de mon être intérieur?
Ce que je suis? C’est moi. Je suis ce que je suis. Je suis celui qui suis (Exode 3 :14). Une force de vie, une force divine incarnée dans un véhicule pour s’accomplir. Être soi, c’est être dieu. Trouver à l’intérieur de soi-même les aspirations profondes qui permettent l’accomplissement réel de qui nous sommes. Le destin : chimère ou réalité? S’écrit-il d'ailleurs jour après jour, ou est-ce prédéfini? Il me semble après réflexions que certes, il y a une raison pour laquelle l’énergie de vie s’incarne, mais sa trajectoire d’accomplissement n’est pas décidée d’avance. Elle se construit chaque jour mais, doit nécessairement finir par remplir la mission originelle pour laquelle nous naissons et acquérons les paramètres et l’expérience qui sont les nôtres.
Je ne vous prendrai pas trop de temps aujourd’hui avec des réflexions trop complexes. Concluons! Être soi c’est essentiel. Si vous ne l’êtes pas, alors il va falloir devenir soi. C’est la seule façon d’être heureux véritablement. Parce que dès lors, l’énergie en vous est en accord avec le corps que vous avez et la vie que vous menez.
Alors ressuscitez maintenant. N’attendez pas Pâques.