Lovejoyce AMAVI

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Pauvre rêveur.

J’espère que vous allez bien ; que malgré toutes les difficultés de la vie vous trouvez la force de continuer à vous réjouir d’être vivants, peu importe la rigueur que cela implique. Moi je vais bien.


Je suis venu vous dire que la pauvreté m’a permis de rêver. Je rêve toujours. Dans tous ces moments que je n’avais pas pour m’occuper avec mes jouets et mes jeux vidéo que je n’avais pas ; dans ces seuls moments de répit que je pouvais m’octroyer entre les multiples travaux qu’ont tous les enfants dont les parents n’ont pas de personnel de maison ; ces moments – il faut l’admettre – où je n’étais pas l’objet de la colère paternelle à tort ou à raison ; j’ai trouvé la force de rêver ; de rêver grand. Je rêve toujours grand.

C’est un luxe que beaucoup n’ont pas eu.

Aujourd’hui, d’être toujours capable de rêver malgré tout, malgré les années d’intenses complications, je remercie la pauvreté de m’avoir donné ce pli de caractère. J’ai pu construire une certitude plus forte que la foi, j’ai planté en mon cœur une graine de combativité et une graines de réussite, plus efficaces que la graine de sénevé. À chaque fois que la vie m’a paralysé, je me suis levé et j’ai marché, lorsque j’ai eu besoin d’aide j’ai trouvé des gens aux seuls contacts desquels, j’ai eu l’énergie de guérir et de continuer ; samaritain blessé dans des territoires presqu’interdits pour moi, des gens sont venus à mon secours et m’ont sauvé ; dans mes déserts je n’ai ni eu faim ni eu soif, parce que des gens se sont rendus disponibles pour moi. Alors je me suis repris, je me suis remis à rêver.

Immigrant aujourd’hui, jour d’action de grâces, je peux très bien comprendre pourquoi il est important de prendre le temps de rendre grâces et de se réjouir avec ses proches ; ou même seul : on n’est jamais bien seul, de près ou de loin il y a des gens dans nos cœurs qui sont tout à fait aussi présents. Je rends grâces pour mon parcours, sinueux, douloureux. Je rends grâces pour toutes les personnes croisées qui ont été importantes, à toutes les autres qui le sont encore. Je rends grâce pour toutes ces terres qui ont porté mes rêves : le Togo, le Ghana, la Côte d’Ivoire, l’Allemagne, la France, les Etats-Unis, le Canada ; je suis ce que je suis pour avoir foulé ces sols et croisé ces gens, qui m’ont nourri et qui ont nourri mes rêves. Je serai nécessairement ce que je serai grâce à ces différentes expériences.


Je suis reconnaissant pour ma vie, pour toutes les fois où j’ai échappé à la mort qui me tendait les bras. Mon instinct de survie trouve sa source dans ma pauvreté et la richesse de mes rêves. J’ai dû rester vivant pour les poursuivre. Je resterai vivant pour les accomplir. Mais quel que soit l’issue, je peux vous assurer qu’il est préférable d’avoir de grands rêves et d’accomplir moins, que de n’avoir pas de rêves et de ne rien accomplir.

Je suis venu vous inviter à rêver. Rêver grand, rêver de conquérir le monde, de gravir vos échelons sans limites, car ceux qui ont accompli de grandes choses ne sont fondamentalement que des hommes et des femmes comme vous. L’ascenseur social ne fonctionne pas pour vous, alors il faut laisser les immeubles et aller gravir l’Everest.

Là d’où je vous parle, il fait froid ; peut-être suis-je bientôt au sommet. Eh oui, la pauvreté me permet toujours de rêver. Un jour je serai grand.

Bonne action de grâces à tous.

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